L’Octuor pour quatre violons, deux altos, deux violoncelles en mi bémol majeur Op.20 de Félix Mendelssohn Bartholdy de 1825 voit un jeune homme dans une effervescence créatrice rare, comme le souligne si justement Jean-Alexandre Ménétrier : "Les progrès en équitation, danse, langues anciennes, peinture, mathématiques, témoignent de la multiplicité des dons du jeune Félix. Entre deux actes d’opéra il traduit en vers allemands une pièce de Terence, l’Andrienne, publiée l’année suivante. Parmi cette production miraculeuse l’Octuor, fleuron de la musique de chambre de Mendelssohn, est achevé le 15 octobre et créé sans doute quelques jours plus tard par le dédicataire, le jeune violoniste Eduard Rietz". L’Octuor pour cordes en ut majeur Op.7 de George Enescu datant de 1900 "représente un colossal pas en avant et demeure l’un des grands chefs-d’oeuvre d’Enescu, qui, à dix-neuf ans, renouvelle le coup de génie de Mendelssohn achevant à quinze ans une oeuvre de même formation, nous dit Harry Halbreich, avant de préciser qu’Enescu s’est montré ici immensément ambitieux : cinq ans avant son aîné Schoenberg, il réalise, en un arc immense de près de trois quarts d’heure de durée, une synthèse des quatre mouvements classiques et d’une gigantesque forme sonate". Le Gringolts Quartet, accompagné par l’ensemble Meta4 place son discours musical sous le signe d’une ferveur partagée. Et l’engagement de chacun offre l’image d’une puissance évocatrice rare. Un des plus grands SACD de musique de chambre de ces dix dernières années.
Jean-Jacques Millo The Octet for Four Violins, Two Violas, and Two Cellos in E major Op.20 by Felix Mendelssohn Bartholdy from 1825 reveals a young man in rare creative effervescence, as so rightly states Jean-Alexandre Ménétrier: “Progress in horseback riding, dance, ancient languages, painting, and mathematics show the multiplicity of talents by the young Felix. Between two acts of an opera he translates into German verse a play by Terence, The Girl from Andros, published the following year. Among this miraculous production is the Octet, crown jewel of Mendelssohn’s chamber music, completed on October 15th and premiered no doubt a few days later by the dedicatee, the young violinist Eduard Rietz.” The Octet for Strings in C major Op.7 by George Enescu, dating from 1900, “represents a colossal step forward and remains one of the great masterpieces of Enescu, who, at 19, renewed the stroke of genius of Mendelssohn, who, at 15, completed a work for the same grouping,” states Harry Halbreich, before specifying that Enescu showed himself here to be immensely ambitious: five years before the older Schoenberg, he created, in an immense arch of close to three quarters of an hour in length, a synthesis of four classical movements and a gigantic sonata form.” The Gringolts Quartet, accompanied by the Meta4 ensemble, place their musical discourse under the sign of a shared fervor. And their commitment offers the image of rare evocative power. Here is one of the best chamber music SACDs of the past ten years.
Translation Lawrence Schulman |