« Bon pianiste dans sa jeunesse, Tchaikovsky n’envisagea jamais de devenir un virtuose, et le piano resta pour lui un instrument utilitaire avant tout, souligne André Lischke. Au demeurant, son œuvre pianistique est abondante, mais, en dehors de ses deux sonates, reste principalement constituée de pièces de petite ou moyenne dimension, souvent regroupées en séries ou par cycles. Toujours admirablement achevées du point de vue de l’écriture, parfois ingrates pour l’exécutant – malaisées sans donner l’impression d’être virtuoses – elles sont inégales d’inspiration. Le cycle des Saisons (1875) jouit toutefois d’une popularité justifiée ». Et cette popularité perdure aujourd’hui encore avec la parution de ce CD en tous points remarquables. Encadrée par les deux nocturnes Op.10 N°1 et Op19 N°4, la partition des Saisons est ici défendue par le pianiste russe Vladimir Tropp, né en 1939, issu de la célèbre école de musique Gnessin de Moscou. Au sein de tempi modérés, ce dernier évoque, avec finesse et délicatesse, une certaine mélancolie, teintée de nostalgie. L’âme russe, et particulièrement celle de Tchaikovsky sont au bout de ses doigts inspirés, pour un discours musical tout simplement miraculeux. Un des grands disques de l’année 2020 dans une prise de son exemplaire.
Jean-Jacques Millo “A good pianist in his youth, Tchaikovsky never envisaged becoming a virtuoso, and for him the piano remained, above all, a utilitarian instrument,” underlines André Lischke. “When all is said and done, his piano work is abundant, but, outside of his two sonatas, it remains mainly made up of works of small or medium dimension, often grouped in series or by cycles. Always admirably realized from the writing point of view, sometimes unrewarding for the one playing – not always easy without giving the impression of being virtuosos – they are of unequal inspiration. The cycle, The Seasons (1875), nonetheless enjoys a justified popularity.” And this popularity is still intact today with the release of this most remarkable CD. Framed by the two nocturns Op.10 Nº1 and Op.19 Nº4, the score of the Seasons is here played by the Russian pianist Vladimir Tropp, born in 1939, a graduate of the celebrated Gnessin school of music in Moscow. With moderate tempi, Tropp evokes, with finesse and delicacy, a certain melancholy, touched with nostalgia. The Russian soul, and in particular that of Tchaikovsky, is on his inspired finger tips, for a musical discourse that is quite simply miraculous. One of best releases of 2020 in an exemplary sound recording.
Translation Lawrence Schulman |