Opus Haute Définition e-magazine

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Opus Haute Définition e-magazine numéro 185, 3 juillet 2021

Frédéric Mompou

Musica Callada

Josep Colom (piano). Cécilia Lavilla Berganza (soprano)

Eudora EUD 2101, Socadisc Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Il y a quelques décennies déjà, le pianiste Josep Colom avait enregistré une intégrale remarquable de l’œuvre de Frédéric Mompou (1893-1987). Il revient aujourd’hui au compositeur espagnol avec Musica Callada "Musiques du silence" que le philosophe Vladimir Jankélévitch commentait ainsi : "Mompou aspire à laisser chanter la voix de l’âme pure, de l’âme seule, de l’âme elle-même en elle-même... Pour pouvoir entendre ce chant, il faut d’abord faire taire le tumulte des vaines paroles ou retrouver la voix secrète au centre de ce tumulte. Mompou s’y emploie tout au long des vingt-et-une Solitudes, des vingt-et-un silences de Musica Callada, en suivant un itinéraire de dépouillement et de dénudement qui n’est pas sans analogie avec celui de Manuel de Falla et que l’on peut considérer comme une véritable catharsis". Avec une indéniable maturité de jeu, Josep Colom explore "les silences" de ce chef-d’œuvre, finement délivrés par un discours musical marqué au sceau d’une inspiration totale. En guise de conclusion, la Soprano Cécilia Lavilla Berganza prête sa voix bouleversante au "Cantar del Alma" sur des vers de St Jean de la Croix (1542-1591). Un SACD en pur DSD d’un envoûtement absolu.

Jean-Jacques Millo

Several decades ago, the pianist Josep Colom recorded a remarkable integral of the works of Frédéric Mompou (1893-1987). He today returns to the Spanish composer with Musica Callada, “Musics of Silence,” about which the philosopher Vladimir Jankélévitch commented as such: “Mompou aspires to allow the voice of the pure soul, the solitary soul, to sing of the soul itself by itself…In order to hear this song, it is first necessary to quiet the tumult of vain words or find the secret voice at the center of this tumult. Mompou attempts this throughout the twenty-one Solitudes, the twenty-one silences of Musica Callada, by following an itinerary of austerity and unadornment which is close to Manuel de Falla and that one can consider as a veritable catharsis.” With an undeniable maturity of playing, Josep Colom explores “the silences” of this masterpiece, finely delivered by a musical discourse marked by the stamp of total inspiration. As a conclusion, the soprano Cécilia Lavilla Berganza offers her deeply moving voice to the “Cantar del Alma” on verse by St. Jean de la Croix (1542-1591). Here is an SACD in pure DSD that is an absolute enchantment.

Translation Lawrence Schulman

Visuel