Cette parution est un petit miracle. Jamais entendue en France depuis sa création en 1912, la musique, du ballet "Le Dieu Bleu" chorégraphié par Michel Fokine, signée Reynaldo Hahn (1874-1947), ressuscite grâce à l’Orchestre Les Frivolités Parisiennes sous la direction de Dylan Corlay. Se déclinant en un acte, le livret fut conçu par Jean Cocteau et Federico de Madrazo y Ochoa et interprété par les Ballets Russes de Serge de Diaghilev. L’histoire se déroule dans une Inde mythique : un jeune homme sur le point de devenir prêtre est supplié par une jeune femme, amoureuse de lui, de renoncer à son engagement. Sa danse réveille la déesse du temple, qui invoque Le Dieu Bleu pour protéger le couple contre des monstres et des prêtres hostiles. Finalement, le Dieu Bleu bénit les amoureux et retourne aux cieux. Malgré les costumes et décors spectaculaires de Léon Bakst et la performance de Vaslav Nijinsky dans le rôle-titre, le ballet n’a pas rencontré un grand succès lors de sa première et est tombé dans l’oubli. Il est donc heureux aujourd’hui de pouvoir apprécier, à sa juste valeur, une musique d’une rare puissance narrative, qui hantera, pour longtemps, la mémoire du mélomane curieux.
Jean-Jacques Millo This release is a minor miracle. Never heard in France since its premiere in 1912, the music, from the ballet “Le Dieu Bleu” choreographed by Michel Fokine, by Reynaldo Hahn (1874-1947), has been resurrected by the Orchestre Les Frivolités Parisiennes under the direction of Dylan Corlay. The one-act libretto was conceived by Jean Cocteau and Federico de Madrazo y Ochoa and performed by Serge de Diaghilev’s Ballets Russes. The story is set in mythical India: a young man about to become a priest is begged by a young woman in love with him to renounce his commitment. His dance awakens the temple goddess, who invokes the Blue God to protect the couple from monsters and hostile priests. Finally, the Blue God blesses the lovers and returns to heaven. Despite Leon Bakst’s spectacular costumes and sets, and Vaslav Nijinsky’s performance in the title role, the ballet was not a great success at its premiere and fell into oblivion. Today, therefore, it’s a pleasure to be able to appreciate, at its true value, music of rare narrative power, which will haunt the memory of the curious music lover for a long time to come. Translation Lawrence Schulman |