Après un remarquable enregistrement consacré à Rachmaninov (voir Opus HD magazine N°5), la pianiste russe Katia Skanavi revient au disque avec Chopin. Le Chopin des années 1843-1845, période durant laquelle virent notamment le jour, Nocturnes, Mazurkas, et la Sonate pour piano N°3 en si mineur. Le programme de ce magnifique récital s’ouvre donc avec les Nocturnes (1843) en fa mineur et mi bémol majeur, puis trois Mazurkas (1843) en si majeur, do majeur et do mineur. Vient ensuite la Berceuse en ré bémol majeur datant de 1844, puis la célèbre Sonate N°3 en si mineur toujours de 1844 et pour finir, trois autres Mazurkas de 1845, en la mineur, en la bémol majeur et en fa dièse mineur. Katia Skanavi s’empare de la musique pour piano du compositeur polonais avec, à la fois, une infinie tendresse et une dynamique savamment dosées. Son jeu garde la mémoire de l’intime sans oublier la mélancolie parfois déguisée mais toujours présente, celle que l’exil ne peut effacer. Sous ses doigts, Chopin semble alors tout proche, accoudé au piano, écoutant son interprète réinventer la beauté des notes, celle de ses œuvres, au cœur d’un toucher d’une extrême délicatesse. Car Chopin c’est aussi la délicatesse du discours. Soit l’effusion, soit la confidence. Mais l’humain avant tout. Katia Skanavi fonde ici un univers dans lequel chaque souffle semble suspendu pour l’éternité. Un monde à part que seul son art peut édifier. Un art de la narration, du phrasé, du rubato, de l’ombre et de la lumière, porté au niveau le plus pur, celui de la musique. Dans une prise de son d’une rare splendeur, en pur DSD, ce SACD est un miracle d’équilibre entre timbre et espace. Tout simplement incontournable.
Jean-Jacques Millo Piano Works (1843-1845)
After a remarkable recording devoted to Rachmaninoff (see Opus HD magazine N°5), the Russian pianist Katia Skanavi returns in a recording of Chopin. The Chopin of the years 1843-1845, a period during which the Nocturnes, Mazurkas, and the Piano Sonata N°3 in B minor were written. The program of this magnificent recital thus opens with the Nocturnes (1843) in F minor and E flat major, followed by three Mazurkas (1843) in B major, C major and C minor. Next come the Berceuse in D flat major dating from 1844, then the famous Sonata N°3 in B minor, it too from 1844, and to conclude, three other Mazurkas from 1845, the A minor, the A flat major and the F sharp minor. Katia Skanavi grabs hold of the Polish composer’s piano music with infinite tenderness and at the same time skillfully measured dynamic. Her playing retains the memory of what is intimate without forgetting what is often disguised though always present: melancholy, one that exile cannot hide. Under her fingers, Chopin seems nearby, leaning over the piano, listening to his interpreter reinvent the beauty of his notes and works, based on playing of an extreme delicacy. For Chopin is also about the delicacy of the discourse. Be it overflowing or confident. But human above all. Katia Skanavi creates a universe in which each breath seems suspended for eternity. A world apart that only her art can construct. An art of narration, phrasing, rubato, shadow and light, carried to the purest level, that of music. In a recording of rare splendor in pure DSD, this SACD is a miracle in balance of tone and space. It is quite simply a must-have.
Translation Lawrence Schulman | Disponible sur |  |
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