Opus Haute Définition e-magazine

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Opus Haute Définition e-magazine numéro 30, 2 juillet 2007

Jindrich Feld

Quatuor à cordes N°4. Quintette pour Clarinette. Deux Pièces pour violoncelle et Piano. Concerto pour Alto et orchestre.

Jan Mach (clarinette). Jaromir Klepac (piano). Raphaël Oleg (alto). Quatuor Prazak. Czech Radio Symphony, Prague. Vladimir Valek (direction)

Praga Digitals PRD 250.239, Harmonia Mundi Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Dans le cadre d'une série consacrée à la musique contemporaine tchèque, le label Praga Digitals se penche sur les œuvres du compositeur Jindrich Feld. Né à Prague en 1925, ce dernier est considéré par ses pairs comme l'une des grandes figures de la musique tchèque d'aujourd'hui. Il débuta, avec son père, par l'étude du violon et de l'alto avant d'entrer à l'Université Charles IV pour apprendre la musicologie, l'esthétique et la philosophie, après des études en histoire et en philologie. Jindrich Feld est véritablement un compositeur érudit, humaniste et, comme le précise Pierre-Emile Barbier dans son remarquable texte d'introduction "ayant bâti un langage à son image, hors du temps, partant de Stravinski, Bartók, puis Berg, sans effacer les traces d'un expressionnisme slave atavique". Car la musique de Feld est d'une grande force poétique et expressive, jouant sur une large palette de climats et d'atmosphères habités par une véritable inspiration. Synthèse admirable entre un passé des plus enchanteurs et une technique de composition originale, offrant une orchestration remarquable, une partie du discours musical de Feld est à l'image de sa déclaration sur "La conviction que la musique "sérieuse" ne devait pas seulement exalter de grands sentiments humanistes mais qu'elle devait conjointement entretenir une impression de beauté, de plaisir et de joie..." Ce remarquable enregistrement en pur DSD nous offre quatre partitions. Le Quatuor à cordes N°4 datant de 1965, le Quintette pour Clarinette de 1999, les deux Pièces pour violoncelle et piano datant de 1954 et le Concerto pour alto et orchestre composé tout récemment en 2003-2004. En compagnie de l'alto de Raphaël Oleg, de la clarinette de Jan Mach et du piano de Joromir Klepac, le quatuor Prazák nous comble, une nouvelle fois, d'un jeu flamboyant, coloré et irrésistible. De leur côté, le chef d’orchestre Vladimir Valek et le Czech Radio Symphony de Prague défendent le concerto pour alto avec brio et finesse. Voici donc un SACD de tout premier plan qu’il est urgent de découvrir pour apprécier une musique d’une rare profondeur et d'une grande beauté.

Jean-Jacques Millo

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