Comme le dit si justement André Lischke, « Dans le domaine de la musique chorale, Alfred Schnittke (1934-1998) laisse une production relativement peu abondante, mais d’une importance et d’une qualité musicale de premier plan ». En témoigne ces « Psaumes de la Pénitence » composés en 1988 d’après des poèmes écrits au XVIème siècle par un moine dont on ne connait pas le nom. Ils sont au nombre de douze et font appel à un chœur mixte. Le « Magnificat » de 1989 et « Nunc Dimittis » de 2001, pour chœur mixte également, du compositeur estonien Arvo Part (b.1935) complète le programme. Pour ce dernier, nous dit Erik Kocevar « il faut souligner que sa musique est une musique de souffrance, et que pour l’exprimer, les moyens mis en œuvre sont paradoxalement peu nombreux : quelques notes, avec des répétitions mélodiques obsédantes, ni tonalité, ni modulation, des rythmes ou des séquences rythmiques totalement hypnotiques, et surtout, des silences, dont l’emploi subtil confère à cette musique ce caractère si mystérieux et si poignant ». Le Chœur de Chambre Philharmonique d’Estonie, sous la direction de Kaspars Putnins, est d’une splendeur absolue. Rarement une captation chorale aura offert autant d’émotion. Bref, voici bel et bien un enregistrement immense, un disque-monument qui laissera les mémoires nostalgiques de son écoute.
Jean-Jacques Millo As André Lischke so justly states, “In the domain of choral music, Alfred Schnittke (1934-1998) left behind a relatively small catalogue, but it was of a musical importance and quality of the first order.” The proof is these “Psaumes de la Pénitence” composed in 1988 based on poems written in the 16th century by a monk whose name is unknown. They number twelve and require a mixed chorus. The “Magnificat” from 1989 and “Nunc Dimittis” from 2001, also for mixed chorus, of the Estonian composer Arvo Part (born 1935) complete the program. About this latter, writes Erik Kocevar, “It must be underlined that his music is one of suffering, and that in order to express it, the means used are paradoxically few in number: a few notes, with obsessive melodic repetitions, not any tonality, or modulation, totally hypnotic rhythms and sequences, and above all, silences, whose subtle use confers on this music a character that is so mysterious and so poignant.” The Chorus of The Estonia Chamber Philharmonic, under the direction of Kaspars Putnins, is an absolute splendor. Rarely has a choral recording offered so much emotion. In short, here is quite simply an immense recording, a monumental disc which will leave nostalgic memories for those who listen. Translation Lawrence Schulman |