Opus Haute Définition e-magazine

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Opus Haute Définition e-magazine numéro 143, 31 mai 2017

Bedrich Smetana

Ma Patrie

Bamberger Symphoniker. Jakub Hrusa (direction)

TUDOR 7196, UVM Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

Il fallut cinq années à Smetana pour achever son grand œuvre symphonique « Ma Patrie ». Commencé en 1874 et terminé en 1879, cette vaste fresque en six parties représente la quintessence de l’âme tchèque en une musique puissante et flamboyante bien de son époque. Jakob Knaus le souligne très bien dans le livret de l’enregistrement : « Smetana était bien de son temps. S’il est difficile d’imaginer ses œuvres sans les poèmes symphoniques de Franz Liszt, l’imagerie poético-musicale de Berlioz et l’évocation de la nature dans le « Ring » de Wagner, elles sont si personnelles, si imprégnées du paysage et du folklore bohémien/morave qu’elles n’eurent aucune difficulté à se maintenir à côté des majestueuses créations orchestrales de Richard Strauss ». Avec une approche originale privilégiant le souffle épique dans des tempi mesurés, le chef d’orchestre Jakub Hrusa offre à la célèbre partition une vision des plus poignantes. Au sein d’une parfaite maitrise de l’équilibre des pupitres, ce dernier fait naitre une émotion diffuse tout au long du cycle. « Cette œuvre me tient vraiment à cœur, dit-il dans une interview. Je l’ai dirigé souvent, mais pas assez pour m’en lasser. Franchement, avec les Bamberger Symphoniker j’ai trouvé des amis et un environnement me permettant une interprétation dans la tradition européenne et allemande, avec une âme tchèque ». La prise de son remarquable de ce SACD est également à souligner, délivrant une image sonore précise, respectant les timbres instrumentaux et l’acoustique du lieu. Voici bel et bien la référence moderne, sur support SACD, d’une œuvre souvent appréhendée.

Jean-Jacques Millo

Smetana needed five years to complete his great symphonic work, “My Homeland.” Begun in 1874 and completed in 1879, this vast fresco in six parts represents the quintessence of the Czech soul in powerful and flamboyant music typical of the era. Jakob Knaus underlines this fact very well in the notes for the recording: “Smetana was typical of his era. It is difficult to imagine his works without the symphonic poems de Franz Liszt, the poetic-musical imagery of Berlioz, and the evocation of nature in the “Ring” by Wagner. They are so personal, so impregnated by nature and Bohemian-Moravian folklore that they have no difficulty in being compared to the majestic orchestral creations by Richard Strauss.” With an original approach that privileges epic scope in measured tempi, the conductor Jakub Hrusa offers the famous score a most poignant vision. Perfectly mastering the balance between instruments, he gives life to fragrant emotion throughout the cycle. “This work is dear to me,” he states in an interview. “I have often conducted it, but not that often for me to tire of it. Frankly, with the Bamberger Symphony I have found friends and an environment that allows me an interpretation in the European and German tradition, with a Czech soul.” The remarkable sound recording of this SACD needs to be emphasized, wherein it delivers a precise sound image that respects the instrumental timbres and the venue’s acoustics. Here then is the modern reference on SACD of a work that is often feared.

Translation Lawrence Schulman

Visuel