Opus Haute Définition e-magazine

F. Busoni

Doktor Faust

Thomas Hampson, Gregory Kunde. Choeur et orchestra of the Zurich Opera House. Philippe Jordan (dir)

Arthaus Musik 101 283, Intégral Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Cet enregistrement de l’œuvre inachevée de Busoni a eu lieu à l’Opéra de Zurich en octobre 2006. Il s’agit ici d’une sorte de retour aux sources puisque la ville de Zurich est liée au compositeur et que c’est dans celle-ci que Busoni composa en grande partie cette œuvre complexe et dense (langage contrapuntique et harmonique du compositeur). Busoni a toujours été hanté, depuis son enfance, par le thème de Faust. En prenant Goethe comme appui, il commença l’ébauche de la partition en 1910. Il composa son propre livret en se fondant sur une pièce populaire pour marionnettes dont le texte avait été édité par Karl Simrock. Il s’agit aussi de la version complétée par Jarnach en 1925 plutôt que la version Beaumont, plus complète et plus fidèle à l’œuvre, le compositeur étant mort en 1924. Faust pose la question cruciale de la connaissance et du pouvoir, ainsi que du comblement des désirs comme ultime vérité. Thomas Hampson s’en sort bien par un jeu expressionniste, style yeux écarquillés, air horrifié, figure hallucinée, inspiré en cela des films muets. C’est parfois un rien agaçant. Malgré quelques défaillances, il maintient notre attention. La mise en scène de Hans Michael Grüber insiste sur la stature du savant (la scène représente un cabinet d'alchimiste). La direction de Philippe Jordan se montre suggestive même si elle manque de souffle pour emporter complètement notre adhésion. Restent comme souvent les décors un peu trop froids et ascétiques et on aurait aimé que le spectacle possède plus de poésie ou d’invention. En suppléments, le DVD propose des entretiens avec Thomas Hampson, Philippe Jordan. Ce dernier explique en quoi l'oeuvre est un défi pour les chefs d’orchestre et les metteurs en scènes.

Yannick Rolandeau

This recording of Busoni’s unfinished work took place at the Zurich Opera in October 2006. It marks a kind of homecoming in that Zurich is linked to the composer, as it was there that he wrote most of this complex and dense work (the composer’s language of counterpoint and harmony). Since childhood, Busoni had always been haunted by the Faust theme. Based on Goethe, his first draft of the score dates from 1910. He wrote his own book after a popular play for puppets whose text had been published by Karl Simrock. Unfinished at the composer’s death in 1924, the work, completed by Jarnach in 1925 and performed here, is fuller and more faithful than the one by Beaumont. Faust poses the crucial question of knowledge and power, as well as fulfilling desires as ultimate truth. Thomas Hampson pulls it off in an expressionistic performance, wide-eyed, looking horrified, a hallucinating figure, reminiscent of silent films. Which can at times be a trifle annoying. Despite some deficiencies, he holds our attention. Hans Michael Grüber’s direction insists on the stature of the scientist (the scene represents an alchemist’s office). Philippe Jordan’s conducting is suggestive but lacks life, making it rather unconvincing. As is often the case, the sets are fairly cold and ascetic, and the production needs more poetry and invention. As a bonus, the DVD includes interviews with Thomas Hampson and Philippe Jordan. The latter explains how the work is a challenge for conductors and directors

Translation Lawrence Schulman

Disponible surIntegralmusic.fr
Visuel