Opus Haute Définition e-magazine

G. Rossini

La Pietra del Paragone

Laura Brioli, Marie-Ange Tororovich, Raul Gimenez, Marco Vinco, Paolo Bordogna, Pietro Spagnoli. Chorus and orchestra of the Teatro Real. Alberto Zedda (dir)

Opus Arte OA 0987 D, Codaex Distribution

DVD stéréo Dolby / DTS 5.1

Une mise en scène similaire de cet opéra fort peu connu de Rossini (décidément très à l’honneur en ce moment) avait eu lieu à l’opéra de Monte Carlo en novembre 2004 par le même Pier Luigi Pizzi qui assume mise en scène, décors et costumes. La pietra del paragone est un Melodramma Giocoso en deux actes crée au Théâtre de la Scala à Milan, le 26 septembre 1812. Premier triomphe de Rossini, il fit forte impression au point que le vice-roi Eugène de Beauharnais décida d’exempter le jeune compositeur de ses obligations militaires. Le livret, célébré par Stendhal, est de Romanelli. Il met en scène le comte Asdrubale, un riche célibataire misogyne, obligé de se marier pour pouvoir conserver son héritage. Il a trois prétendantes, avec lesquelles il a plus ou moins flirté dans le passé : les coquettes Aspasia et Fulvia, et la douce Clarice. Pour y voir plus clair, Asdrubale décide de se faire envoyer une fausse lettre lui annonçant que toute sa fortune est perdue. Avec un tel livret, on assiste aux travestissements, quiproquos, course poursuite en règle, le tout sur une musique possédant finesse et humour. Une fois de plus, on est attristé par les décors modernistes et glacés avec une piscine au milieu de la scène où les interprètes font trempette. Ce n’est certainement pas rendre justice aux opéras de Rossini que de prétendre les dépoussiérer avec de telles mises en scène. Les rôles féminins s’en sortent beaucoup mieux : Laura Brioli (Baronne Aspasia), Patrizia Biccirè (Donna Fulvia), Marie-Ange Tororovich (Marquise Clarice) sont excellentes tandis que les rôles masculins sont un peu en retrait. Raul Gimenez (le Chevalier Giocondo), Pietro Spagnoli (Macrobio), et Marco Vinco (Comte Asdrubale). On notera une direction orchestrale assez fougueuse d’Alberto Zedda. Bref, pour ceux qui veulent un opéra de Rossini assez rare, cette version est convenable. Pour les autres… il faudra attendre une mise en scène plus attractive et plus pertinente.

Yannick Rolandeau

Disponible surCodaex
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