Opus Haute Définition e-magazine

Serge Prokofiev

Symphonie N°5. Ode to the End of the War

Russian National Orchestra. Vladimir Jurowski (direction)

Pentatone PTC 5186 083, Codaex Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

C’est une période noire, celle de l’année 1944, qui vit le jour de la Symphonie N°5 en si bémol Op. 100 de Serge Prokofiev. Mais aujourd’hui, se souvient-on de la disparition de ce compositeur génial ? Car, comme le rappelle Franz Steiger, « il s’éteignit le même jour que Staline. Le 5 mars 1953 n’est pas, en effet, uniquement la date de la disparition du dictateur soviétique qui éprouvait un profond mépris pour le genre humain, mais aussi celle du décès de Sergeï Prokofiev qui, pendant plus de 60 ans, avait parcouru un long bout de chemin sinueux, le long duquel il avait parfois évolué de façon imprévisible. Si Staline eut droit à des funérailles officielles, seules quelques lignes annoncèrent l’enterrement de Prokofiev ». Avec « l’Ode pour la fin de la guerre » Op. 105, composée en 1945, Prokofiev offre un appareil orchestral original, avec pas moins de 8 harpes, 4 pianos, orchestre de cuivres, 8 contrebasses et percussion. Dirigeant l’Orchestre National Russe, Vladimir Jurowski opte pour une « intériorisation » de la Symphonie N°5 qui pourra dérouter. Néanmoins, ses phrasés amples au souffle retenu sont d’une belle facture. Dans l’Ode, son propos paraît plus convaincant et offre à la partition un écrin majestueux.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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