Créé en 1913 à Paris sous la direction de Pierre Monteux, Le Sacre du Printemps d’Igor Strawinsky est un ballet en deux parties construit sur des tableaux de la Russie Païenne. Son argument est défini par le compositeur lui-même dans sa biographie : « J’eus soudain la vision d’un grand rite sacral païen, avec de vieux sages assis en cercle observant la danse à mort d’une jeune fille qu’ils sacrifient pour leur rendre propice le dieu du printemps ». Les deux parties, respectivement « Le Baiser à la terre » et « Le Grand Sacrifice » sont faites d’incantations et de jeux liés au rite en question. Avec des moyens orchestraux imposants, le compositeur russe nous transporte au cœur d’un univers de légendes barbares animées par des rythmes aux mille couleurs. La Symphonie en Trois Mouvements fut composée entre 1942 et 1945 et créée en janvier 1946. Dimitri Chostakovitch venait de donner sa septième symphonie et Prokofiev sa symphonie N°5. A la tête de l’Orchestre Symphonique de Bamberg, Jonathan Nott nous offre ici une vision fort enthousiasmante du Sacre. Avec une maîtrise indéniable du rythme, il parvient à l’osmose parfaite entre couleurs et contrastes. Dans la symphonie, la même approche, rend le discours musical quelque peu abstrait et laisse sur sa faim. Avec une prise de son exemplaire en stéréo mais surtout en multicanal, cette version du Sacre est à placer aux côtés des plus grandes.

Jean-Jacques Millo

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