Le compositeur Nicolas Gombert (1495-1560) est une des plus grandes figures méconnues de la renaissance flamande. En effet, victime de la « popularité » d’un Palestrina, il demeurera dans l’ombre de ce dernier malgré une production musicale aussi essentielle. « Membre de la chapelle royale de l’empereur Charles Quint, nous dit Denis Arnold, Gombert suivra la cour dans ses déplacements et séjournera longtemps en Espagne. Il semble avoir passé la fin de sa vie dans les Flandres, où son maître lui avait accordé plusieurs bénéfices. Il est sans doute mort à Tournai. Excellent auteur de chansons polyphoniques, il livre néanmoins sa plus belle musique dans des motets très expressifs où transparaît une parfaite maîtrise du contrepoint. Gombert a influencé toute une génération de compositeurs et, en 1610, Monteverdi a choisi l’un de ses motets pour base de sa Missa « Il illo tempore » ». Comme pour le précédent volume, le jeune ensemble The Sound and The Fury, créé en 2000 par Thomas E. Bauer, offre une vision exemplaire de la Missa « Sur Tous Regrets » à 5 « A la Incoronation », ainsi que des motets « Si ignoras te », Homo Erat in Jerusalem », Sancta Maria, « Ave Salus Mundi », « Emendemus », « Ne Reminiscaris Domine », et « Salvator Mundi ». Tout ici respire avec bonheur dans une communion de style indéniable où la passion n’est jamais occultée par l’austérité apparente d’un genre musical essentiel.

Jean-Jacques Millo

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