Ce Macbeth est mis en scène par la cinéaste Liliani Cavani. Pour le coup, on aurait aimer que Roman Polanski s’occupe d’une pareille production quand on sait qu’il a réalisé un magnifique film sur la même pièce de Shakespeare. Je ne sais pas si Liliani Cavani avait une idée précise en tête quand elle a visiblement décidé de faire interpréter un tel opéra avec un maximum d’immobilité dans certaines scènes. Je ne suis pas contre une certaine intériorisation des rôles mais parfois, le bouchon est poussé un peu loin. A ce titre, Leo Nucci dans le rôle de Macbeth a bien du mal à s’en sortir tant il paraît englué dans une interprétation figée. Une des scènes finales, juste avant qu’il apprenne la mort de sa femme, assis de biais sur son trône (photo de couverture du DVD) est l’une des plus statiques qui soit. Pour tout dire, on ne croit pas en ce qu’il chante alors que l’on devrait être saisi d’effroi. Si les décors sont convenables, les autres rôles ont eux aussi l’air d’avoir été trempé dans le formol, si j’ose m’exprimer ainsi. Ca manque de « vie », d’agitation, de fébrilité, de folie, que sais-je encore, alors que le sujet est la volonté de puissance, le pouvoir par l’élimination des rivaux, le sang qui monte à la tête d’un homme. En revanche, Bruno Bartoletti à la tête de l’orchestre et du choeur du théâtre Regio di Parma s’en sort plutôt bien, parvenant à créer une grande tension.

Yannick Rolandeau

Disponible sur