Opus Haute Définition e-magazine

Robert Schumann

Intégrale des Symphonies

NHK Symphony Orchestra, Tokyo. Jun Märkl (direction)

Exton OVCL 00262 /00263, Codaex Distribution

2 Super Audio CD hybrides stéréo/multicanal

Auteur de quatre symphonies, Robert Schumann s'attaqua au genre pour soulager l'envie irrépressible d'aller au-delà du piano. "Je suis tenté d'écraser mon piano, il devient trop étroit pour contenir mes idées", déclarait-il alors. Mais en fin de compte, c'est bien une tout autre motivation qui poussa Schumann dans cette voie. Une motivation prenant plusieurs formes, comme le souligne Jean Gallois : "Suivre les conseils de Clara et chercher de nouvelles formes d'expression ; imiter son ami Mendelssohn et se mesurer à lui ; dépasser enfin les maîtres classiques et traiter la symphonie en musicien romantique...". Avec une gestation rapide de quelques jours à peine, la première symphonie en si bémol Op. 38 fut créée en mars 1841 à Leipzig sous la direction de Mendelssohn. La deuxième en ut majeur Op. 61, qui est en fait la troisième dans l'ordre chronologique, date de 1845 et porte déjà les traces du mal contre lequel le compositeur luttait, "Je peux bien dire que c'est la résistance de l'esprit qui est ici manifeste et que j'ai cherché à lutter contre mon état...". La Troisième symphonie "Rhénane" en mi bémol majeur Op. 97 fut composée en 1850 et évoque, selon le compositeur, le fleuve et les paysages alentours "Episodes d'une vie sur les bords du Rhin". La quatrième et dernière symphonie en ré mineur Op. 120 dont la révision remonte à 1851 est en fait la seconde composée durant la même année que la symphonie N°1. En deux SACD séparés, le chef d'orchestre Jun Märkl dirigeant le NHK Symphony Orchestra de Tokyo offre une vision classique du corpus symphonique de Schumann. Avec sobriété, sans artifices, mais aussi sans flamme, Märkl imprime aux quatre œuvres un rythme nonchalant occultant les tensions relatives présentes en filigrane au cœur du discours musical. Dans une prise de son remarquable en pur DSD, cette vision est certes plaisante mais ne peut rivaliser avec d'autres versions plus inspirées.

Jean-Jacques Millo

Disponible surCodaex
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