Lorsque Wolfgang Amadeus Mozart se penche sur le genre concertant pour composer son premier concerto pour clavier d'envergure, il est au cœur d'une adolescence bouillonnante. Avec cette première œuvre originale, il s'inscrit dans un courant composé de trois écoles différentes comme le souligne Michel Parouty : "celle d'Allemagne du Nord, sur laquelle régnait Carl Philipp Emanuel Bach, et qui attribuait au soliste et à l'orchestre un rôle équivalent ; celles de Vienne et de Londres, dont les porte-paroles étaient Wagenseil et Jean-Chrétien Bach, qui accordaient la préférence à l'instrument principal". Le Concerto N°17 en sol majeur K.453 dont la composition et la création datent de l'année 1784 est dédié à Babette Ployer. Le Concerto N°20 en ré mineur K.466 eut une célébrité tenace qui dure aujourd'hui encore. Composé en 1785 il fit l'admiration de Joseph Haydn qui déclara au père de Mozart : "Votre fils est le plus grand compositeur que je connaisse". Dirigeant du piano l'Orchestra di Padova e del Veneto, Vladimir Ashkenazy déploie une verve bienvenue. Fêtant en 2007 son soixante-dixième anniversaire, le pianiste russe naturalisé islandais, offre ici une interprétation à la fois vivante, colorée et virtuose des concertos de Mozart. Malgré quelques accents parfois un peu trop appuyés, ses phrasés chantent avec souplesse et l'ensemble captive. Dans une prise de son en pur DSD à l'équilibre idéal, ce Super Audio CD est une belle surprise, montrant les affinités d'un soliste de renommée internationale avec un compositeur légendaire, toujours aussi essentiel.

Jean-Jacques Millo

Disponible sur