L’action se déroule au XIVe siècle : le corsaire Simon Boccanegra, qui a été élu doge de Gênes, grâce au soutien des plébéiens, est l’adversaire du patricien Jacopo Fiesco. En effet, Simone était jadis amoureux de Maria, la fille de Fiesco mais celui-ci s’était opposé à leur mariage. Avant de mourir prématurément, Maria donna naissance à un enfant de Simone, une fillette qui fut confiée à la garde d’une nourrice et disparut peu après. Fiesco a juré vengeance contre le séducteur de sa fille et n’entend lui pardonner que si celui-ci lui restitue sa petite fille. Une première version de cet opéra créée à Venise en 1857 fut un échec. Une seconde version aura lieu à la Scala de Milan le 24 mars 1881 et aura le succès qu’il mérite. Décors sobres, mise en scène intéressante de Peter Stein, direction subtile de Daniele Gatti, les interprètes parviennent, dans cette interprétation donnée en octobre 2002 (reprise d’une production de l’an 2000 à Salzbourg), à incarner avec un certain brio un drame assez classique entre l’amour et les ambitions de pouvoir. A ce titre, Thomas Hampson est un intéressant Simon Boccanegra (avec parfois quelques faiblesses vocales) et Cristina Gallardo-Domâs, surtout, est une délicate Maria Boccanegra (son interprétation est fort subtile). Le reste de la distribution soutient amplement l’attention : Ferruccio Furlanetto est Jacopo Fiesco, Boaz Daniel est Paolo Albiani, Dan Paul Dumitrescu est Pietro et Miroslav Dvorsky est Gabriele Adorno. Une version intéressante d’un drame plutôt méconnu de Verdi.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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