La septième symphonie d'Anton Bruckner est certainement la partition la plus célèbre et la plus accessible de son auteur. Encore une fois, après Mahler avec "Mort à Venise", c'est à Visconti et son "Senso" que l'on doit la popularité de cette musique. Composée par un homme de soixante ans, la septième symphonie en mi majeur vit sa création à Leipzig, en 1884, sous la direction d'Arthur Nikisch. Année florissante pour le monde musical qui fut également le témoin de la création de "Manon" de Massenet, du concerto pour piano de Rimsky Korsakov ou encore de l'opéra "Mazeppa" de Tchaïkovski. A l'issue de l'écoute de l'enregistrement qui nous occupe ici, on cherche en vain ce que le jeune chef d'orchestre Yannick Nézet-Séguin a voulu faire. L'alanguissement général des tempos, l'accent mis en permanence sur le détail des timbres au détriment d'une véritable ligne interprétative font de ce Super Audio CD à la prise de son sans relief, une nouvelle version à ranger au rayon des inutiles. L'Orchestre Métropolitain du Grand Montréal est noyé dans une brume sonore où la caractérisation des pupitres est inexistante. Cependant, nous pouvons toujours nous poser la question. Yannick Nézet-Séguin voulait-il faire de l’œuvre de Bruckner un « Requiem » à la mémoire de Wagner ? En SACD, pour de tout autres sommets, mieux vaut se tourner vers Gunther Wand et le Berliner Philharmoniker chez MDG, disponible en import japonais.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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