Commandée par Mary Louise Curtis Bok Zimbalist, mécène de Philadelphie, la Toccata Festiva de Samuel Barber vit sa création en 1960 sur le plus grand orgue mobile du monde. Œuvre d'une grande virtuosité, la partition de Barber est d'une indéniable difficulté pour l'organiste où le jeu de pédales est tout aussi conséquent que celui des claviers. Le Concerto pour Orgue de Francis Poulenc fut achevé en 1938 et ne peut être négligé dans le corpus des œuvres de son auteur. "Le Concerto pour orgue, disait Poulenc, occupe une place importante dans mon œuvre, à côté de ma musique religieuse. A proprement parler, ce n'est pas un concerto pour la salle de concert, mais en limitant l'orchestre aux cordes et à trois timbales, j'ai rendu possible une exécution dans une église". La partition du compositeur français retrouve le style baroque et, comme le souligne Henri Hell "semble jaillir d'un seul jet, avec un caprice d'une apparente liberté et d'une rigueur secrète, il trace des lignes sonores qui brillent, courent, s'attendrissent, repartent de plus belle, pour finalement se perdre dans une atmosphère de paix immatérielle. Toutes les ressources de l'orgue sont mises en valeur, toute l'étendue de son registre sonore, permettant à l'organiste de faire montre de virtuosité, de force ou d'extrême délicatesse". La troisième symphonie de Saint-Saëns en ut mineur est en fait la dernière. Elle fut composée en fin d'année 1885 et créée, sous la direction de l'auteur, en 1886. Christoph Eschenbach et son orchestre américain de Philadelphie nous offrent une version peu enthousiasmante de l'œuvre de Saint-Saëns où la direction se perd dans une sorte d'impasse visionnaire. Ce qui fait tout le prix de cet enregistrement c'est plutôt le Concerto pour orgue de Poulenc et la Toccata Festiva de Barber où là, l'orchestre et le soliste Olivier Latry unissent leur inspiration pour de grands moments de musique.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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