Découvert par Tchaïkovski en 1882, alors qu'il effectuait un voyage en Italie, le conte du Casse-Noisette décrit "un monde complet avec tous ses objets fantastiques, la façon dont il se présente à l'esprit craintif, innocent et déjà avide d'un enfant (à celui de la petite Marie, qui est de noble naissance) dans un rêve délicieux". C'est le chorégraphe français, Marius Petipa qui avait déjà à son actif les chorégraphies de "La Belle au bois dormant" et "Le lac de cygnes", qui s'empara du projet de ballet et l'imposa au théâtre Maryinsky de Saint-Pétersbourg, notant dans ses mémoires que "La chorégraphie et la mise en scène d'un grand ballet sont une entreprise extrêmement importante : après avoir arrêté le scénario ou le programme, il faut réfléchir le plus minutieusement possible à la conception de chaque caractère. Et une fois le travail sur l'expression et le sujet du ballet réalisé, les danses, pas et variations correspondants restent encore à imaginer, chorégraphier et adapter à la musique. Toutefois, ce travail devient un véritable plaisir lorsque l'on a pour directeur un conseiller aussi savant et talentueux que M. Vsevolojsky, et que l'on peut travailler avec un compositeur aussi brillant que Tchaïkovski". A la tête de l'orchestre du Bolchoï, Alexander Vedernikov offre une version inspirée de l'œuvre du compositeur russe. Avec une précision des nuances et une finesse de traits, son discours musical captive et donne au ballet sa pulsation idéale. La musique de Tchaïkovski retrouve alors ses sonorités originelles. En complément le Pas de deux du Lac des Cygnes et la Polonaise d’Eugène Onegin sont tout aussi enthousiasmant. Une excellente surprise.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
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