Opus Haute Définition e-magazine

W. A. Mozart

Cosi fan Tutte, Don Giovanni, Les Noces de Figaro, La Flûte Enchantée

Cecilia Bartoli, Agnès Baltsa, Roberto Sacca,Rodney Gilfrey, Laszlo Polgar, Matti Salminen. Chœur et Orchestre of the Zurich Opera House. Nikolaus Harnoncourt, Franz Welser-Möst (direction)

Arthaus Musik DV-BOXMOZART, Intégral Distribution

8 DVD stéréo / DTS

Les quatre plus grands opéras de Mozart réunis dans un coffret à l’occasion des représentations de la Zurich Opera House en 2000 et 2001. Hélas, dans le Don Giovanni, la mise en scène est dès le début fortement déplaisante. Les interprètes jouent devant le rideau, sans décor apparent. Et les décors et la direction scénique par la suite sont assez sommaires, des panneaux, des diapositives dirait-on qui tentent de faire illusion… Cela ne s’arrange pas vraiment avec la direction d’orchestre de Nikolaus Harnoncourt très sèche et sans grâce. On est déçu et même si tout cela n’est pas catastrophique, on attend mieux que du moyen et du banal avec de tels moyens et de tels interprètes. D’autant que le Don Juan joué par Rodney Gilfrey n’est pas du tout convaincant. Même Cecilia Bartoli qu’on attend pour rehausser le niveau semble faire du zèle et de la voix dans le rôle de Donna Elvira. Cela ne s’arrange pas non plus avec Cosi fan tutte qui débute comme si on était dans une classe d’école ! Et nous voici avec un Nikolaus Harnoncourt en bien mauvaise forme et un Don Alfonso joué encore par Roberto Sacca, pas très crédible. Il ne l’était pas non plus dans le don Ottavio du Don Giovanni. Dans cet opéra, j’écoute toujours très attentivement le fameux air « Soave sia il vento » pour juger de la délicatesse de la version et là, Nikolaus Harnoncourt accélère les tempi et « massacre » l’air qui n’a plus aucune finesse. Belle déception. Cela ne s’arrange pas avec Les Noces de Figaro dont l’ouverture est un modèle de lenteur… et ce n’est guère mieux avec La Flûte enchantée dirigée cette fois-ci par Franz Welser-Möst. Sa direction et les chanteurs semblent plus à l’aise. Mais on n’exulte pas pour autant et ici la mise en scène (due à Jürgen Flimm) et les décors de Jonathan Miller sont franchement hideux ( une espèce de bibliothèque genre béton voulant imiter l’Egypte !). Un autre exemple cocasse de nullité : l’apparition du dragon au tout début ne joue pas sur le côté poétique mais est représenté par une femme aux seins nus, portant enroulée autour d’elle une peluche voulant imiter un serpent. Quel intérêt ? Elle apparaît, et disparaît en faisant des mines, alors que le serpent est censé mourir. Evidemment, quand plus tard, on cherche la bête morte et qu’on ne la trouve pas… quelle importance me direz-vous ?

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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