C’est l’Opus 2 (N°1, 2, 4, 6), de Joseph Haydn (1732-1809,) qui est ici représenté pour le dix-neuvième volume d’une intégrale toujours en cours. A son propos, dans son "Histoire du quatuor à cordes" (Fayard), Bernard Fournier apporte une précision notable : "Rien en effet, ne permet aujourd’hui d’affirmer que les premiers quatuors de Haydn ont effectivement été exécutés par les seuls instruments du quatuor à cordes. Non seulement les genres étaient à l’époque moins instrumentalement spécifiés qu’ils ne le sont devenus par la suite, mais la prééminence encore vivace de la basse continue pouvait inciter les interprètes à adjoindre une basse à la formation instrumentale de base ; l’écriture même de certains mouvements, encore très marquée par le style de la sonate en trio, pouvait même inciter à choisir le clavecin. On le voit, les traits du quatuor étaient encore mal définis et c’est peut-être pourquoi, sans véritablement les désavouer, Haydn à la fin de sa vie avait souhaité que ses Opus 1 et 2 soient exclus du corpus de ses quatuors : s’ils portent en eux les prémices des futurs véritables quatuors, ils ont encore des tendances qui les rattachent à l’ancien style." Avec rigueur et opiniâtreté, le Quatuor de Leipzig poursuit sa quête interprétative dans une homogénéité immuable.
Jean-Jacques Millo |