Ce troisième volume clos, avec brio, l’intégrale des Quatuors à cordes de Ludwig van Beethoven (1770-1827) par le Quatuor Calidore (Jeffrey Myers, violon, Jeremy Berry, alto, Ryan Meehan, violon, Estelle Choi, violoncelle) qui déclare : "Le contenu de ce projet d’enregistrement est un instantané de nos quatorze années de travail, de croissance, d’écoute et de collaboration. Notre interprétation reflète les influences de nos professeurs et les grandes traditions associées à ce répertoire, mais aussi celles de notre propre génération, de la recherche contemporaine, du style et de l’expérience. Bien que cette musique parle un langage de plusieurs centaines d’années, son message reste immédiat, pertinent et réconfortant pour les auditeurs d’aujourd’hui et les générations à venir, même, et surtout, dans les périodes les plus difficiles." Il est vrai, comme le souligne Elisabeth Brisson, que : "Avec l’organisation de ce premier ensemble, Beethoven s’appropriait de façon singulière le principe de contraste, principe qu’il érigea en trait caractéristiques et permanent de son écriture. Il affirmait également sa liberté en disposant à son gré des modèles dont il héritait : par exemple, le Deuxième Quatuor rappelle le style de Haydn pour mieux s’en démarquer, tandis que le Cinquième s’inspire directement d’un Quatuor de Mozart, en signe de reconnaissance d’une filiation assumée." Bref, une somme incontournable par un Quatuor à Cordes solaire et brillant.

Jean-Jacques Millo