Il y a quelques mois, nous avions chez Deutsche Grammophon une belle et classique version de La fille mal gardée (Opus Haute définition N°11) de L. J. F. Hérold et P. L. Hertel. En voici une autre version sur une chorégraphie de Frederick Ashton. Une première version de l'oeuvre avait été réalisée par Jean Dauberval (1742-1806) d'après une gravure colorée qu'il aperçût à la devanture d'une boutique. La musique d'origine comportait des airs populaires français et des airs d'opéras arrangés par Franz Ignaz Beck. Ferdinand Hérold en écrivit alors une nouvelle partition jusqu'au jour où Peter Hertel en écrivit lui aussi une autre, mais fondée sur celle de Hérold ! L'histoire est celle d'une mère acariâtre qui veut que sa fille, Lise, épouse Alain, le fils d'un riche héritier alors que celle-ci est amoureuse de Colas, jeune ouvrier de ferme. Cette version est plus délirante et plus comique (par exemple, pour figurer des gallinacés, les hommes sont déguisés en poules), très différente de la version chez Deutsche Grammophon. C’est très réussi et on rit beaucoup à cette représentation enregistrée le 20 juin 1989 au Victoria Arts Centre, et produit par la télévision australienne. Tout est mené tambour battant sur un rythme soutenu. Les danseuses et danseurs semblent beaucoup s’amuser d’autant que les décors jouent de l’artifice pour notre plus grande joie. Si cette version ne possède pas la qualité de celle chez Deutsche Grammophon, même au niveau de la captation vidéo, elle est en tous cas nettement plus réjouissante et spontanée, sans oublier l’humour bien entendu. Le choix est alors assez difficile entre les deux.

Yannick Rolandeau

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