Opus Haute Définition e-magazine

A. Rubinstein

Piano Concertos

London Symphony Orchestra. André Prévin (direction)

Deutsche Grammophon 440 073 4195, Universal Distribution

DVD stéréo / DTS

Je dois le dire, je n’ai jamais particulièrement aimé le jeu d’Artur Rubinstein et ce n’est pas ce DVD qui va me le faire aimer davantage. J’ai bien tenté de l’écouter d’une oreille neuve car il est toujours intéressant de remettre en question ses amours comme ses désamours. Voilà en tout cas, enregistrés en 1977, trois concertos pour piano, le premier de Edvard Grieg, le second de Frédéric Chopin, et enfin, le troisième de Camille Saint-Saëns, nettement moins connu. Dès le concerto d’Edvard Grieg, le jeu de Rubinstein me paraît aseptisé, froid et sans grand investissement. Certainement brillant au niveau du jeu mais comme étrangement désinvesti de ce qu’il joue. De plus, l’orchestre dirigé par André Prévin semble manquer singulièrement de vivacité et de fougue pour un tel concerto. Cela ne s’arrange pas non plus avec le concerto de Chopin, ni avec celui de Saint-Saëns. Là encore, le jeu de Rubinstein et l‘orchestre sont brillants. Comme quoi, cela ne suffit pas. Tout est propre, virtuose, mesuré mais très lisse et très sage au final. C’est-à-dire, en d’autres termes, je ne suis pas ému une seule seconde par la musique que j’entends, et surtout par le concerto de Chopin que j’aime tout particulièrement. A part cela, comme d’habitude, la captation d’Unitel est somptueuse, luxueuse, proprement cinématographique. Pour les amateurs du jeu d’Artur Rubinstein uniquement.

Yannick Rolandeau

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