Opus Haute Définition e-magazine

Peter-Jan Wagemans

Cycles pour Piano, Batterie et fichier Son

Matthijs van Wijhe (piano). Friso van Wijck (batterie). Peter-Jan Wagemans (électronique)

Cybele 362301, UVM Distribution

Super Audio CD hybride stéréo/multicanal

C’est durant la période du Covid 19 que ce cycle pour piano, batterie et électronique fut composé, entre octobre 2020 et février 2022, pendant le confinement. Peter-Jan Wagemans (né en 1952) étudie l’orgue, la composition et la théorie musicale au Conservatoire royal de La Haye et à Fribourg avec Klaus Huber. Sa musique a été jouée dans plusieurs festivals, dont Donaueschingen (Musique II, sous la direction d’Ernest Bour), Royan, Varsovie, Venise, Klagenfurt et Prague. Au cours de la dernière décennie, sa musique a été interprétée par presque tous les orchestres et ensembles des Pays-Bas, y compris l’Orchestre royal du Concertgebouw d’Amsterdam sous la direction de Ricardo Chailly (The city and the Angel, commande de l’orchestre) et Mariss Jansons (Moloch), l’Orchestre philharmonique de La Haye (qui a créé sa Septième Symphonie sous la direction de Reinbert de Leeuw), l’Orchestre philharmonique de Rotterdam et les orchestres de la radio néerlandaise. Parce que Wagemans voulait se concentrer uniquement sur le développement de sa musique, il ne s’est jamais beaucoup préoccupé de sa distribution à l’étranger. En conséquence, il est devenu l’un des compositeurs les plus joués et les plus appréciés aux Pays-Bas, mais il est peu connu en dehors de son pays d’origine. Pour échapper à la méthodologie du sérialisme, Wagemans a développé une méthode alternative de composition au début de sa carrière. Dans la couche supérieure de sa musique, il conçoit une ligne narrative, que l’on peut rapprocher de l’intrigue d’un film : « La musique raconte une histoire, comme tout art temporel », dit Wagemans. Dans la sous-couche se trouvent la structure et l’archétype, qui façonnent ensemble le son et l’expressivité d’une composition – similaires au langage visuel et au design au cinéma. Cette sous-couche prend naissance en improvisant au piano, dans un va-et-vient constant entre rapport et intuition. Cette façon de travailler aboutit, par exemple, dans le cas de la gigantesque Septième Symphonie de 1999, à une musique facile à suivre à partir d’une position d’écoute traditionnelle et en même temps dotée d’un caractère spontané, presque improvisé, et dont les proportions au niveau structurel sont calculées au dernier temps. Voici donc un SACD, invitant à la découverte, d’un compositeur attachant à l’inspiration foisonnante.

Jean-Jacques Millo

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