A l’instar des précédents volumes de ce projet passionnant, le pianiste Can Cakmur met en regard les œuvres de Franz Schubert (1797-1828) (Ungarische Melodie D.817, Allegretto en do mineur D.915, Sonate pour piano en do majeur D.840, en quatre mouvements, complétée par Ernst Krenek (1900-1991) et la Sonate pour piano N°2 Op.59, en trois mouvements de ce dernier. Emmanuelle Loubet disait de lui qu’il était de "Tempérament fougueux plus que superficiel, allant toujours au fond des choses et restant critique vis à vis de ses propres œuvres et de son époque. Krenek peut-être considéré comme une image de cet homme "multidimensionnel", que réclamait futuristes et tenants de l’école à orientation à la fois artistique et technologique du Bauhaus..." Mais qui fut réellement Ernst Krenek ? François-René Tranchefort en donne quelques éléments : "Il laisse une œuvre abondante mais difficilement cernable (autant que la personnalité complexe du musicien). Cet ancien élève de Franz Schreker, ami de Busoni, gendre de Mahler avant son divorce, pédagogue et musicologue de grande valeur, s’est engagé successivement dans des "voies" divergentes - atonalisme, dodécaphonisme, musiques expérimentales (jusqu’à l’emploi de l’ordinateur), sans compter l’intérêt porté d’abord au Jazz, puis au chant grégorien - , et a donc abordé tous les genres." Bref, un SACD remarquable que l’on s’empressera de découvrir.

Jean-Jacques Millo