"La musique symphonique et concertante de Robert Schumann (1810-1856) a beaucoup souffert de jugements dépréciatifs portés sur les procédés d’orchestration, nous dit François-René Tranchefort. De fait, on a facilement remarqué que l’instrumentation n’apparait pas, tel le piano, une nécessité de l’acte créateur, - avec ses harmonies sans clarté, ses sonorités massives, parfois opaques. Et il est vrai que l’invention musicale s’y trouve aussi moins constamment soutenue. Mais les quatre symphonies révèlent bien d’autres richesses, - notamment celles de la construction qui, s’évadant des schémas classiques, tend vers une grande liberté par le simple enchaînement mélodique : ce qui est extrêmement novateur". A la tête de l’Orchestre Philharmonique de Dresde, Marek Janowski met son savoir-faire au service d’un discours musical d’ensemble des plus éloquents. Les couleurs sont rendez-vous, et malgré quelques crispations, les symphonies révèlent un ton idoine. Alors, pour une intégrale du corpus symphonique du composteur allemand, en SACD, celle-ci ne démérite pas.

Jean-Jacques Millo