Sortie de nombre de mémoires, Misia Sert (1872-1950) revient aujourd’hui sur le devant de la scène grâce au label Antarctica Records et à l’ensemble Revue Blanche. "Misia était considérée comme la "Reine des salons parisiens", mais aussi des rêves brisés et des amours tumultueuses. Sa vie, mêlant gloires et tragédies, a inspiré d’innombrables artistes, de Proust à Renoir en passant par Diaghilev et Coco Chanel. D’origine belgo-polonaise, Misia était une figure charnière du monde musical français au début du XXème siècle". Le programme de l’enregistrement, qui nous occupe ici, propose quatre mélodies signées Déodat de Séverac (Temps de neige, un Rêve, les Hiboux, L’Infidèle), trois pièces d’Erik Satie (Trois Morceaux en forme de poire - Manière de commencement, En plus, Trois Mélodies de 1916 - Daphénéo), six Madrigaux de Mallarmé de Louis Durey (Offert avec un verre d’eau, Jour de l’an, Départ, Eventail I, 1er Avril, Eventail II), la Sonatine de Maurice Ravel, six poèmes de Paul Eluard de Georges Auric (Je te l’ai dit, Mon amour, Elle se penche sur moi, Le front aux vitres, On ne peut me connaître, Tout disparut), L’adieu à la vie d’Alfredo Casella, et Extase d’Henri Duparc. L’ensemble Revue Blanche (Lore Binon à la voix, Caroline Peeters à la flûte, Kris Hellemans à l’alto et Anouk Strurtewagen à la Harpe) fait revivre ce répertoire sous une "lumière musicale" qui illuminera pour longtemps encore la figure de Misia.
Jean-Jacques Millo |