Voici le troisième volume des Sonates pour violon de Ludwig van Beethoven. Il regroupe trois de ces dernières, avec, pour débuter, la Sonate N°8 en sol majeur Op.30 N°3 datant de l’année 1802. La Sonate N°9 en la majeur "A Kreutzer" Op.47, qui suit est, sans conteste, la plus célèbre du genre, qui fit dire au musicologue Jean Chantavoine : "Il faut distinguer entre l’accent et la forme, celle-ci rattachant encore Beethoven à l’art classique, celui-là le marquant du cachet romantique. La brusquerie mélodique, le rythme abrupte, l’élan, la fougue, les rafales mêmes, distinguant Beethoven parfois dès ses débuts, inquiétant Haydn dès les Trios de l’opus 3 de 1793...". Et pour terminer le programme de ce SACD, l’ultime Sonate pour violon, N°10 en sol majeur Op.96, composée en 1812 où "depuis neuf ans, Beethoven avait abandonné le genre, et n’y devait jamais plus revenir durant les quinze années qu’il lui reste à vivre, nous dit François-René Tranchefort". Le violoniste Franz Peter Zimmermann et le pianiste Martin Helmchen poursuivent une vision des plus fascinantes, dans laquelle l’entente idéale, entre les deux artistes, irrigue un discours musical habité. Un troisième volet d’une intégrale qui fera date.

Jean-Jacques Millo