"Incandescence" est un album consacré à quatre compositeurs. Ottorino Respighi et sa Sonate pour violon et piano en si mineur P110, en trois mouvements, datant de 1917, Ernö Dohnanyi avec sa Sonate pour violon et piano en ut dièse mineur Op.21 de 1912, Karol Szymanowski avec sa Romance pour violon et piano en ré majeur Op.23 de 1910, que le musicologue Pierre-Emile Barbier décrivait par ces mots : "Si la partie de piano est sans conteste inspirée par le post-romantisme allemand (issu de Brahms, de Reger et du jeune Richard Strauss), la cantilène hautement expressive du violon s’abstrait de cet univers automnal et chargé, pour devenir un chant ailé et intemporel". Et pour finir, Johannes Brahms justement, avec sa Sonate pour violon et piano N°3 en ré mineur Op.108 datant de 1888. "A cinquante-cinq ans le temps des orages et des confidences est passé. Mais non celui d’une inspiration plus souverainement épanchée, en un lyrisme sans contraintes et d’autant plus invisiblement maîtrisé", soulignait François-René Tranchefort. Au travers de ces œuvres, Stéphanie Moraly et Romain David illustrent pleinement cet état lumineux de" l’incandescence" au cœur d’un discours musical qui en porte désormais la trace.

Jean-Jacques Millo