La musicologue Raphaëlle Legrand soulignait avec pertinence, dans son analyse des oratorios de Haendel : "Il est significatif que notre époque découvre en même temps les opéras et les oratorios dramatiques de Haendel, jusqu’ici plongés dans l’oubli et présentant deux aspects différents mais complémentaires du tempérament profondément théâtral de ce compositeur. "Israël en Egypte" et "Le Messie" étaient donc, en leur temps, tournés vers le futur, annonçant le goût du colossal qui prévaudra au siècle suivant (on connaît l’admiration de Beethoven pour Haendel), tout en restant tributaires sur d’autres plans, notamment celui de l’imitation, de l’esthétique du XVIIIème siècle". Cette nouvelle version du chef d’œuvre en question est défendue par la soprano Julia Doyle, le contre-ténor Tim Mead, le ténor Thomas Hobbs et la basse Roderick Williams. Avec le Rias Kammerchor Berlin et l’Akademie für Alte Musik Berlin, que dirige Justin Doyle, ces derniers délivrent une vision accomplie qui ne bouleverse aucunement la discographie pléthorique de l’œuvre.
Jean-Jacques Millo |