"Richard Strauss est un "paradoxe" du XXème siècle : ses principaux poèmes symphoniques - chevaux de bataille de nos concerts - furent composés à l’extrême fin du XIXème siècle, et restent la partie la plus hardie de son oeuvre ; après Elektra (1909), en revanche, la musique de Strauss réalise la synthèse tempérée - jugée fade par certains - du romantisme hérité du siècle précédent et d’un idéal classique fortement teinté de baroquisme. Strauss ne fut donc jamais un novateur comme Schoenberg ou Strawinsky, mais un créateur isolé, sûr de lui-même, de son inspiration (généreuse, parfois banale), de son métier (magistral) et de ses oeuvres" (François-René Tranchefort). Le présent enregistrement propose deux poèmes symphoniques, "Macbeth" Op.23 et "Mort et Transfiguration" Op.24, ainsi que la "Suite d’après l’Opéra "Le Chevalier à la Rose" Tr 227 d. Dirigeant le Singapore Symphony Orchestra, Lan Shui ne trouve guère le chemin de l’originalité et dirige tout cela avec un prosaïsme quelque peu lassant.
Jean-Jacques Millo |