Les cinq Concertos pour piano et orchestre de Ludwig van Beethoven furent décrit ainsi par le célèbre musicologue André Boucourechliev : « Dans le principe concertant qui oppose soliste et orchestre, Beethoven découvre les sources vives d’un dialogue poétique libre, qui en préservant la forme traditionnelle du genre, la fait oublier ; le concerto beethovénien résonne pur de toute convention formelle. Ses dimensions temporelles et sonores sont, au reste, sensiblement élargies : conception symphonique des développements et des thèmes, de l’orchestre, de l’écriture pianistique elle-même qui rivalise avec toutes la masse sonore en un discours d’égal à égal ». Sur Piano Forte, Ronald Brautigam donne à son discours musical une verve, une rigueur, une profondeur de bout en bout de ce corpus incontournable, dont la présence de l’orchestre de Cologne, que dirige de mains de maître Michael Alexander Willens, n’est pas le moindre atout.
Jean-Jacques Millo |