Ce nouveau CD, se propose de nous faire découvrir les oeuvres de compositeurs célèbres dans des arrangements pour le moins inattendus. Jugez plutôt. La « Fantaisie chromatique » de Jean-Sébastien Bach pour clarinette seule et la « Fugue BWV 903 pour clarinette, marimba et Bandonéon. La « Chaconne » tirée de la Partita pour violon seul BWV 1004, pour marimba. De Maurice Ravel, la célébrissime « Pavane pour une infante défunte » pour clarinette et marimba. D’Astor Piazzolla, « Tango-Etude N°5 » pour clarinette seule et « Fuga y misterio » pour clarinette, marimba, bandonéon et contre basse. Vient ensuite deux compositeurs contemporains, amis des Stoltzman, William Thomas McKinley (1938-2015) avec « Mostly Blues N°2, 8 & 12 pour clarinette et marimba, et John Zorn, né en 1953 avec « Palimpsest » également pour clarinette et marimba. Pièce portant le titre de cet album. Richard et Mika Stoltzman parviennent à trouver un heureux équilibre dans ces arrangements et partitions originales dont la « fragilité » demeure palpable. Cependant, pour Richard Stoltzman, dont la virtuosité, la cohérence des phrasés et la beauté des respirations qu’il tire de son instrument sont d’une rare éloquence, l’essentiel est ailleurs : « Le mariage de la clarinette et du marimba a une mystérieuse beauté, notamment parce que ces deux instruments génèrent de la musique à partir de morceaux de bois, même s’ils le font de deux manières très différentes. L’une consiste à souffler contre une anche, l’autre à taper avec des baguettes, mais quand on les réunit, ils constituent une merveilleuse énigme musicale ». A méditer en écoutant ce CD sortant des sentiers battus.
Jean-Jacques Millo |