Trois œuvres concertantes, de Franz Liszt, sont enregistrées ici. « Totentanz » ou danse Macabre, variations sur le Dies Irae pour piano et orchestre S.126, le Concerto pour piano et orchestre N°1 en mi bémol majeur S.124 et le Concerto pour piano et orchestre N°2 en la majeur S.125. Ces trois partitions connurent de longues périodes de gestation de plusieurs années avant de voir le jour. C’est ce que souligne la pianiste Béatrice Berrut : « La vingtaine d’années de gestation que ces œuvres ont passé dans « l’athanor » de Liszt (fourneau des alchimistes ou creusé indispensable à la maturation de l’œuvre) fut évidemment déterminante : sans ces années de doute et de constante remise sur le métier des premières esquisses, ces concertos ne nous seraient jamais parvenus sous une forme si aboutie ». Cependant, Béatrice Berrut va plus loin dans son approche musicale en intégrant les ultimes corrections du maître de Weimar découvertes sur les partitions d’étude de son élève, le futur grand chef d’orchestre, Hans von Bülow. Accompagné par l’Orchestre Symphonique National Tchèque, que dirige Julien Masmondet, la pianiste française déploie une virtuosité idéale, sans artifices, laissant le discours musical s’épanouir. Cependant, une prise de son guère engageante réduit considérablement l’attrait de ce disque. Et c’est fort dommage pour le talent indéniable de Béatrice Berrut. Bref, attendons la suite.
Jean-Jacques Millo |