Masaaki Suzuki, dans son exploration des Cantates de Bach, propose ici deux œuvres profanes, « Réjouis-toi, peuple libéré ! » BWV.30 et « Je suis content de mon sort » BWV.204. « On sait que Bach composa environ quarante cantates profanes mais seulement une vingtaine d’entre elles nous parvinrent dans un état qui permet leur exécution, souligne Edmond Lemaître. Leur importance n’est pas à négliger car si certains de leurs textes, désolidarisés de la circonstance qui les fit naître, paraissent aujourd’hui désuets, elles furent souvent une mine de matériaux musicaux qui, revêtus d’une poésie spirituelle, allèrent se nicher dans un grand nombre de cantates liturgiques ». Le Collegium Japan et les solistes Carolyn Sampson, Robin Blaze, Makoto Sakurada, Dominik Wörner, font revivre ces partitions avec rigueur, sans parvenir, parfois, à ce départir d’une certaine froideur.

Jean-Jacques Millo