Pour ce nouvel enregistrement, la pianiste bulgare Donka Angatschewa propose un programme pour le moins ambitieux, d’œuvres pour piano de Franz Liszt, qui ne trouve pas le chemin de l’aboutissement espéré. « Consolation N°3 », « Sonnet 104 de Pétrarque » tiré des Années de Pèlerinage », « venezia e Napoli – Tarentelle », et la célèbre « Sonate en si mineur » sont au rendez-vous. Les moyens techniques de Donka Angatschewa sont évidents, mais la dimension « littéraire », sa profondeur, véritable source d’inspiration philosophique et poétique pourtant essentielle dans l’œuvre pianistique de l’abbé Liszt sont absentes. Ce qui nous laisse sur une faim dévorante au cœur de laquelle on s’interroge sur le désir des jeunes pianistes d’enregistrer trop tôt une partition aussi redoutable que la « Sonate en si mineur ». Les vertus de la maturité d’un artiste ne sont pas de vains mots et les enregistrements de nombre de grands pianistes sont là pour en témoigner.

Jean-Jacques Millo