Créée en 1812 à Venise, La Scala di Seta, autrement dit en français, L'Echelle de soie, eut un accueil mitigé. L'intrigue est due à Giuseppe Foppa d'après François Antoine Eugène de Planard, dramaturge français, dont le livret fut mis en musique en 1808 par Pierre Gaveaux. Bon, pour le dire plus nettement, c'est un vaudeville et si des biographes déprécient cette oeuvre, y compris le grand romancier Stendhal qui aimait Rossini, ce n'est pas forcément à tort. Rossini a 21 ans. C'est franchement léger et on n'est pas bouleversé outre mesure par l'histoire. Guila s'est mariée avec Dorvil à l'insu de Dormot, son tuteur. Ce dernier tente de la marier avec Blansac, un coureur. Guila, par l'intermédiaire de son serviteur, tente d'intéresser Blansac à sa cousine, Lucilla. Ça ne va pas rater et rassurez-vous, le tuteur va accepter le mariage de Guila et de Dorvil, et celui de Blansac et de Lucilla. Voilà donc une représentation captée le 6 et 8 mai 1990 au festival de Schwetzingen dans le théâtre rococo de la ville du même nom. Les chanteurs et chanteuses sont bons, aussi bien David Griffith en Dormont, Luciana Serra en Giula, Jane Brunnel en Lucilla, David Kuebler en Dorvil, Alberto Rinaldi en Blansac, et enfin, Alessandro Corbelli en Germano. Les décors et les costumes sont parfaitement choisis pour s'adapter au style bourgeois de la pièce. C'est plutôt réussi et sans mauvais goût. Gianluigi Gelmetti à la tête de la Radio-Sinfornieorchester de Stutggart s'en sort bien, avec un certaine élégance (relative). Le spectacle se laisse regarder sans ennui mais sans passion. Comme un boulevard. Pour les inconditionnels de Rossini seulement.
Yannick Rolandeau Disponible sur | |
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