La Sonate pour arpeggione et piano D.821 « qui conserve aujourd’hui une certaine popularité, est une œuvre de pure circonstance écrite pour promouvoir les qualités d’un instrument dérivé de la viole de gambe, frère du violoncelle (par la forme) et de la guitare (par ses six cordes), mis au point en 1823 par un luthier viennois, Johann Georg Staufer : cet instrument d’existence éphémère porta le non d’arpeggione, quelquefois de guitare-violoncelle, ou encore de guitare à archet. C’est probablement Staufer qui commanda l’œuvre au musicien (novembre 1824), et le virtuose propagateur de l’instrument, Vincenz Schuster, qui l’exécuta avant la fin de l’année dans sa maison, Schubert étant au piano » (François-René Tranchefort). Le fameux et bouleversant Quintette à cordes en ut majeur avec deux violoncelles D.956 fut composé en 1828 et se présente comme une œuvre d’un romantisme brulant. Le Quatuor Miro et le violoncelliste Matt Haimovitz trouvent ici le chemin d’une inspiration modérée, qui ne bouleverse pas la discographie de ces deux partitions, mais qui ne démérite pas, bien au contraire.
Jean-Jacques Millo |