L’Opéra contemporain est encore vivace et ce premier enregistrement mondial nous en apporte la preuve. « Les Fantômes de Versailles », signé John Corigliano pour la musique et William M. Hoffman pour le livret, est un grand opéra bouffe en deux actes, commandé par le Metropolitan Opéra pour son 100ème anniversaire en 1980, dans lequel l’ombre de Mozart est omniprésente. L’action se déroule au célèbre château de Versailles après la mort de Louis XVI. Le lieu est hanté principalement par les fantômes de Marie-Antoinette, qui ne se remet pas de sa décapitation, et celui du dramaturge Beaumarchais qui, pour distraire la reine, invente une nouvelle pièce opératique convoquant notamment les personnages de son Figaro. Ainsi, nous voyons défiler notamment Susanna, le Comte Almaviva, Rosina, Cherubino et bien sûr Figaro lui-même. Ces personnages sont bien réels et, dans une sorte d’opéra dans l’opéra, se mélangent avec ironie aux illustres fantômes. Le compositeur américain, John Corigliano, tisse une partition dense, proche de l’ivresse sonore, mélangeant à la fois les genres et les références tout en rendant hommage au style du XVIIIème siècle. Dans cet enregistrement public, James Conlon dirige avec ferveur et passion une partition intéressante à plus d’un titre que l’on se pressera d’écouter sans mesure pour un plaisir indéniable. Avis aux amateurs.
Jean-Jacques Millo |