Réunir Mozart et Chopin, les mettre en « dialogue », n’est guère une idée neuve, et pour tout mélomane avisé, cela est même marqué du sceau de l’évidence. L’enregistrement qui nous occupe ici reprend donc ce principe et nous offre, en alternance, des œuvres de Mozart, comme notamment la Fantaisie K.397, le Rondo K.485, ou l’Adagio K.540, et de Chopin avec notamment les Ecossaises Op.72 N°1 & N°2, les Préludes Op.28 N°3, N°4, N°6, N°7, N°18, N°20, ainsi que la Ballade Op.23 qui clôture ce programme copieux. Le pianiste Josep Colom, à qui l’on doit une remarquable intégrale Mompou, semble jouer en demi-teinte. Son discours musical, au rubato excessif, demeure dans les tons gris, voire gris clair et une sorte de pesanteur s’empare alors des pièces abordées. La confusion semble alors totale, car Mozart n’est pas Chopin et Chopin n’est pas Mozart, même si l’idée du « dialogue » est invoquée. Et c’est bien là que le bât blesse. Dommage…

Jean-Jacques Millo