Ce SACD au programme original propose une approche mahlérienne de la musique à la fois sereine et crispante. Sereine dans ce que le compositeur offrit au monde de la symphonie comme notamment ici l’Adagietto de la cinquième symphonie, page célèbre s’il en fut, et crispante par le côté réducteur de son besoin de « retoucher » certaines grandes partitions du passé, comme le Quatuor à cordes N°11 Op.95 de Beethoven qui nous est proposé ici. « Dans un grand espace (une salle de concert), les quatre parties s’égarent et ne parlent plus à l’auditeur avec la force que le compositeur voulut leur donner. Je leur rends cette force en renforçant leur voix. J’élargis la grandeur cachée dans les parties et donne des ailes aux sons » écrivait Mahler en 1899. Hélas, l’effet produit est un appauvrissement du message musical beethovenien qui, par ailleurs, se suffit à lui-même. Le Sinfonietta d’Amsterdam est, comme toujours, aussi éblouissant et avec lequel il faut saluer le jeu et la direction de Candida Thompson. Un SACD à la fois unique, magistral… et discutable.

Jean-Jacques Millo

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