Opus Haute Définition e-magazine

W. A. Mozart

L’enlèvement au sérail

Reri Grist, Ingebord Hallstein, Luigi Alva, Gerhard Unger, Fernando Corena. Orchestre Philharmonique de Vienne. Zubin Mehta (dir)

VAI 4521, Codaex Distribution

DVD mono

Cette interprétation du Festival de Salzburg en 1967 par l’orchestre philharmonique de Vienne dirigé par Zubin Mehta a surtout l’intérêt de la mise en scène du grand Giorgo Strehler, illustre metteur en scène de théâtre et d’opéra. Je dois dire que chaque spectacle que j’ai vu mis en scène par Giorgo Strehler a toujours été captivant. Ici nous retournons à la force théâtrale de l’œuvre. L’on mesure finalement que plus l’on respecte l’œuvre et plus la mise en scène devient évidente. Il est inutile de sombrer dans l’esprit de sérieux ou avant gardiste et de trouver des mises en scène plus farfelues et plus décalées les unes que les autres. On ne parvient qu’à une atrophie dans l’art de la distinction au détriment de l’œuvre elle-même, paradoxe que de vouloir innover à tout prix. Ici c’est radicalement l’inverse. Giorgo Strehler opte pour une mise en scène inventive et drôle, retrouve l’esprit léger et profond de Mozart et avec, ne l’oublions pas, un esprit bouffon que l’on voit plutôt rarement. Il a la chance d’avoir un Zubin Mehta en grande forme, dirigeant un somptueux philharmonique de Vienne. Si l’on ajoute à cela des chanteurs et interprètes de premier plan comme Reri Grist, Ingebord Hallstein, Luigi Alva, Gerhard Unger, on tient là une grande version de cet Enlèvement au sérail. Une réussite.

Yannick Rolandeau

This interpretation from the 1967 Salzburg Festival by the Vienna Philharmonic Orchestra directed by Zubin Mehta is above all interesting because of the direction by the great Giorgo Strehler, the famous theater and opera director. I must say that every production I have seen that Strehler directed has always been captivating. Here, we go back to the theatrical force of the work. One discovers that the more one respects the work, the more directing it becomes clear-cut. It is useless to become serious or avant-garde, or to invent stagings that are more and more far-fetched and far-out. Innovation at all costs equals atrophy of the art to the detriment of the work itself. In the present case, we are in the presence of the radical opposite. Giorgo Strehler favors inventive and funny staging, and in so doing rediscovers the light and profound in Mozart, but also – and let it not be forgotten - buffoonery one rarely sees. He is lucky to have a Zubin Mehta at his best, directing a sumptuous Vienna Philharmonic. Add first-class singers and interpreters such as Reri Grist, Ingebord Hallstein, Luigi Alva, Gerhard Unger to the mix, and you know that this is a great version of The Abduction from the Seraglio. Well done.

Translation Lawrence Schulman

Disponible surCodaex
Visuel