Voici un dernier documentaire réalisé par Tony Palmer sur Carl Orff, né en 1895 à Munich. Carl Orff entre en 1912 à l'académie de musique de Munich, compose un opéra, Gisei, tiré d'une pièce japonaise et influencé par Debussy. En 1915, il prend des leçons d'interprétation avec Hermann Zilcher, est nommé chef d'orchestre et directeur musical des Münchner Kammerspiele. Il prend part à la guerre en 1917, est démobilisé puis il est nommé directeur musical et chef d'orchestre des opéras de Mannheim et Darmstadt. Après la guerre, il se consacre à l'étude et à la composition. Aimant la musique de son temps (Arnold Schoenberg), il se passionne pour la Renaissance italienne, adapte le Lamento d'Ariana, et l'Orfeo pour instruments modernes. En 1924, il fonde une école de danse : la Güntherschule avec Dorothée Gunther, une danseuse. C'est dans cette école que nait le concept du Orff-Schulwerk(atelier scolaire). En 1937, il crée Carmina Burana, œuvre inspirée de poèmes du Moyen Âge retrouvés dans l'Abbaye de Beuren, près de Munich. En 1939, il écrit Der Mond (La Lune) et Die Kluge (La Femme avisée), inspirés par les Contes de Grimm. En 1943, il compose les Catulli Carmina et, en 1953, le Trionfo di Afrodite. Il écrit pour le théâtre musical des pièces telles que Antigone ou De temporum fine comoedia. En 1961, il fonde son école, l'Institut Orff, au Mozarteum de Salzbourg, puis donne des conférences pour présenter son concept pédagogique : le Orff-Schulwerk. Carl Orff est mort en 1982. Le documentaire très classique contrairement à d’autres de Tony Palmer aborde la carrière de Carl Orff par entretiens interposés notamment avec ses différentes femmes et des documents mettant en scène le compositeur lui-même. La question des relations de Carl Orff avec le nazisme est abordée. D'un côté, sa musique fut rejetée, puis récupérée par les milieux nazis. Il lui a été reproché d'avoir répondu à l'appel officiel de composer une nouvelle musique de scène pour Le Songe d'une nuit d'été, écrite auparavant. Dans une qualité moyenne au niveau de la digitalisation, Tony Palmer réalise un documentaire instructif et fort bien charpenté.

Yannick Rolandeau

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