La production musicale de Benjamin Britten en musique de chambre, n’est guère importante. Et comme le souligne si justement François-René Tranchefort : « Britten n’a pas légué une production impérissable en ce domaine : il écrivait alors, la plupart du temps, pour ses amis, - prenant Schubert pour modèle. Très certainement, les Trois Quatuors à cordes – les deux premiers proches dans le temps, le dernier beaucoup plus tardif – forment la partie la plus intéressante de cette musique de chambre. Il est tout à fait permis de négliger ici un Quatuor en ré, daté de 1931 (Britten n’avait encore que dix sept ans), révisé par son auteur en 1974, - qui avoue, maladroitement, une influence de Strawinsky ». L’Emperor Quartet ne néglige pas cette partition et l’accompagne même, sur cet enregistrement, du Quatuor à cordes N°2 Op.36 datant de 1945, ainsi que des « Trois Divertimenti » de 1936 et d’une première mondiale avec « Miniature Suite » de 1929. La Quatuor Emperor défend parfaitement ces pages et son jeu, à la fois dynamique et profond, est d’une inspiration constante. A découvrir, en espérant entendre, sous ces archets, les deux autres Quatuors à cordes dans un prochain volume.
Jean-Jacques Millo Disponible sur | |
|