Opus Haute Définition e-magazine

P. Mascagni / R. Leoncavallo

Cavalleria Rusticana / Pagliacci

José Cura, Irene Friedli, Fiorenza Cedolins, Carlo Guelfi. Orchestra and chorus of the Zurich Opera House. Stefano Ranzani (dir)

Arthaus Musik 101489, Intégral Distribution

DVD stéréo

Cavalleria Rusticana est un opéra en un acte composé par Pietro Mascagni, sur un livret de Giovanni Targioni-Tozzetti et Guido Menasci d’après une nouvelle de Giovanni Verga. Cet opéra a été créé au Teatro Costanzi, à Rome, le 17 mai 1890. L’action se passe le jour de Pâques, sur le parvis de l’église d’un village sicilien, au XIXe siècle. Au retour du service militaire, un homme découvre que sa fiancée a été promise à un autre. Pagliacci (qui signifie « les clowns » en italien) fut créé le 21 mai 1892 au Teatro Dal Verme à Milan. Pagliacci évoque, à travers la vie d'une troupe de commedia dell'arte, la condition des comédiens de théâtre qui doivent en toute circonstance faire bonne figure en scène, quelles que soient les difficultés de leur vie privée, jusqu'au drame... quand la réalité rejoint la fiction... Ce paradoxe est incarné par le fameux air "Ridi Pagliaccio" ("Ris donc, Paillasse"), où le comédien Canio, qui vient de connaître une déception sentimentale, exhorte son propre personnage à paraître joyeux sur scène. Dans les deux cas, nous avons le même décor (quelle originalité !) Le décor de Cavalleria est fort laid. La chambre de Lola, où elle se sépare de son amant Turridu est un grenier avec du béton. Alfio débarque avec ses gardes du corps et distribue des liasses de billets comme un caïd de la Mafia locale. Si Paoletta Marrocu est une bonne comédienne, sa voix ne possède pas les graves inhérents à son rôle. Sa prononciation est des plus sommaires. Si le décor de Pagliacci est tout aussi laid (c'est le même mais en plus clownesque), on reste étonné par les costumes assez lourds. Et puis il y a un côté par trop « énorme » ou emphatique par moment dans l’interprétation scénique qui décrédibilise les deux opéras. Heureusement, il y a les voix et la présence de José Cura, Fiorenza Cedolins et Carlo Guelfi et une bonne direction d'orchestre de Stefano Ranzani qui manque toutefois de subtilités. On attendait mieux. Il sera difficile de dépasser la version DVD de Robert Alagna.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
Visuel