Opus Haute Définition e-magazine

L.V. Beethoven

Fidelio

Mélanie Diener, Roberto Sacca, Sandra Trattnigg, Alfred Muff, Lucio Gallo. Orchestra and chorus of the Zurich Opera House. Bernard Haitink (dir)

Arthaus Musik OA 1023 D, Intégral distribution

DVD stéréo Dolby / DTS

Faisant suite à la ressortie de la version ratée de Harnoncourt, voici celle de Bernard Haitink et par le même orchestre dans une représentation donnée les 7,9, 11 octobre 2008. Fidelio (qui fut aussi intitulé Léonore ou le triomphe de l'amour conjugal), le seul opéra de Ludwig Van Beethoven comporta par moins de trois versions et quatre ouvertures différentes. La direction d’orchestre de Bernard Haitink est nettement moins sèche que celle de Harnoncourt et la mise en scène ne joue pas à faire planer l’ombre de militaires sur un tel opéra. Mais encore une fois, la mise en scène est assez farfelue et l’on peut s’interroger sur cette propension à créer de tels spectacles faussement originaux pour créer l’événement et vouloir se démarquer… au détriment de l’oeuvre. Notamment les prisonniers, tous habillés en jaune, ce qui jure quelque peu avec le reste de l’ambiance. Et les personnages sont tous aussi assez lourdement maquillés au point que l’on ne comprend pas où veut en venir le metteur en scène avec une telle sur-représentation. La direction scénique souligne aussi à l’emphase le jeu des chanteurs et des chanteuses. En plus de décors assez pauvres et étriqués, nous ne sommes pas vraiment à la fête et tout cela n’est pas franchement très heureux. Là où tout de même la version de Haitink est supérieure, c’est dans la qualité de l’interprétation. Sans atteindre la belle version de Leonard Bernstein (DG) dans ce même niveau, elle reste plus que correcte. Mais il faut chercher dans les retranchements du spectacle pour trouver quelques satisfactions au lieu de se laisser aller et que le plaisir vienne spontanément.

Yannick Rolandeau

Disponible surIntegralmusic.fr
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