De plus en plus, l'on va voir ce genre de concert en plein air, sous un chapiteau avec des milliers de personnes réunies là on ne sait pourquoi. Une immense foule au point que l'on se croirait à un concert de rock avec écran géant. Spectacularisation de la musique classique qui dit bien l’ampleur du phénomène mass médiatique et du grégarisme de nos jours. On avait eu le droit il y a peu au même genre de concert dirigé par Kent Nagano (Opus HD N°12). Voilà Mariss Janssons qui dirige tout aussi mollement, un certain soir du 23 juin 2002, à Berlin, le prestigieux Berliner Philharmoniker et interprète ainsi des œuvres de Tchaikovski, de Chapi, de Moniuszko, de Kim, de Lumbye, de Toyama, de Sibelius, d’Elgar, de Wagner, de Kreisler, de Paganini etc. Comme dans tout spectacle, il y a de l’outrance, un jeu excessif pour « émouvoir » le public. Et surtout il y a quelque chose d’incompatible entre la musique classique et ce côté Show télévisé sur écrans géants. Et la caméra tournoie comme un grand aigle au-dessus de la foule assise ou affalée par terre en train de manger, de discuter ou de boire. Ces gens-là ne semblent pas être venus écouter de la musique mais communier massivement pour le loisir.
Yannick Rolandeau |