Dietrich Buxtehude (1637-1717), que Jean-Sébastien Bach s’en alla écouter alors qu’il était encore un jeune homme d’une vingtaine d’années, fut un compositeur d’importance. Cependant, « aucune partition pour l’orgue ne fut éditée de son vivant, souligne Gilles Cantagrel, et nous ne connaissons ses œuvres que par des copies d’époque, dues à des élèves ou collègues. Elles sont notées en tablature ou transcrites de tablatures, et présentent divergences et lacunes ; par ailleurs, sauf exceptions, titres et dates font défaut, quand ce n’est pas le nom de l’auteur lui-même qui manque. C’est dire le travail auquel ont dû se livrer les musicologues pour reconstituer un corpus aussi cohérent que possible ; c’est également ce qui explique les variantes importantes d’une publication à l’autre ». Choisissant deux instruments différents, l’orgue de l’église St Nicolaï d’Altenbruch et celui de l’église St Jacobi de Lündingworth, Masaaki Suzuki propose une sélection d’œuvres regroupant : la Toccata BuxWV 156, Praeludium BuxWV 153, Ciacona BuxWV 160, Te Deum Laudamus BuxWV 218, Von Gott will ich nicht lassen BuxWV 220 et 221, Praeludium BuxWV 148, Toccata BuxWV 155, Nimm von uns, Herr, Du treuer Gott BuxWV 207, Icht ruf zu Dir, Herr Jesu Christ BuxWV 196 et Magnificat Primi Toni BuxWV 203. A l’instar de ses enregistrements des Cantates de Bach qui ne cesse d’émerveiller, Suzuki est ici d’une verve irrésistible, à l’ardeur indéniablement communicative. D’un bout à l’autre de ce programme copieux, ce dernier ne cesse d’émouvoir par son engagement même. Et la prise de son rendant les instruments très présents est aussi un atout majeur pour ce SACD incontournable.

Jean-Jacques Millo

Organ Works

Dietrich Buxtehude (1637-1717), whom Jean-Sebastian Bach heard when he was still a young man of about twenty, was a composer of importance. Still, “no score for organ was published in his lifetime,” states Gilles Cantagrel, “and we know his works only through copies from the period done by students or colleagues. They are noted in tablature or transcribed from tablature, and present various gaps; what’s more, not only are the titles and dates mostly missing, even the author’s name is often not there. This gives an idea of the work musicologists have had to do in order to reconstitute a body of work as coherently as possible; it is also what explains the important variations from publication to another.” Choosing two different instruments, the organ of the church St. Nicolaï of Altenbruch and that of the church St. Jacobi of Lündingworth, Masaaki Suzuki proposes a selection of works that includes: the Toccata BuxWV 156, Praeludium Bux WV 153, Ciacona BuxWV 160, Te Deum Laudamus BuxWV 218, Von Gott will ich nicht lassen Bux WV 220 and 221, Praeludium Bux WV 148, Toccata Bux WV 155, Nimm von uns, Herr, Du treuer Gott BuxWV 207, Icht ruf zu Dir, Herr Jesu Christ BuxWV 196 and Magnificat Primi Toni BuxWV 203. Like his recordings of Bach’s Cantatas that are unendingly wonderful, Suzuki here has irresistible verve, with zeal that is undeniably communicative. From beginning to end of this copious program, Suzuki never ceases to move us by his commitment. And the sound recording, which renders the instruments very present, is also a big plus for this must-have SACD.

Translation Lawrence Schulman

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